La valse des éditeurs
Depuis quelque temps je constate une accélération des nouveaux venus de l’édition dans les bookstores. Il n’y a pas une semaine sans que j’entende parler que tel ou tel éditeur vient de signer tantôt avec Kindle, tantôt Apple ou Google.
Pourquoi cette accélération ?
Après s’être longtemps posé la question fondamentale de se lancer ou non dans le numérique, revirement, la question devenait alors « Quel modèle économique faut il appliquer »… Le monde de l’Edition n’en n’est plus là.
On pourrait parler de quelques facteurs déclencheurs, comme l’envol des ventes de la tablette HP, bradée certes ; le succès toujours présent de l’iPad, même si les évolutions technologiques de la nouvelle tablette n’apportent aucune des révolutions attendues ; et l’arrivée des nouveaux Kindle à des prix compétitifs.
Le monde de l’Edition toujours frileux sur les enjeux numériques s’est, je pense, inquiété du déferlement de tablettes. Nous aurions ainsi un taux d’équipement qui augmente sans offre à mettre en face ? Le premier qui occupe le segment rafle la mise !
Oui, il s’agit bien d’occupation de segments de marché, sauf qu’il faut nuancer les choses. La présence de quelques dizaines de titres de tel ou tel éditeur sera noyé dans le flot anglosaxon. Par contre, l’effet prix va jouer à plein. Imaginez des titres anglo-saxons à 2 voire 3 euros mis côte à côte avec les 12, 30 voire 50 euros des titres français ! Résultat attendu : les éditeurs français vont encore passer pour des éditeurs de luxe, du moins c’est ce qu’on lit sur les blogs… du coup, les ventes risquent fort de ne pas être au rendez-vous.
Gageons que ce coup ci, et notamment avec la nouvelle stratégie de la fnac… les prix vont être revus… à la baisse. Un livre numérique possède les (presque) mêmes coûts qu’un ouvrage papier… sans les coûts d’impression !!!
En plus il faudra mettre un sérieux effort sur les mises en pages qui jusqu’à présent restent terriblement pauvres à quelques rares exceptions. N’oublions pas que les lecteurs proviennent plus du livre papier que du monde de l’informatique… et qu’à ce titre ils sont habitués à des mises en pages de qualité… ou riches et que le marché français n’est pas le marché américain !