10 conseils pour le livre enrichi

Faut-il faire de l’édition enrichie ?

Question légitime dans l’édition numérique, la réponse est simple : oui et non !

Plus sérieusement, il faut plutôt se poser la question du « Pourquoi » faire de l’édition enrichie. En effet, utiliser les possibilités multimédia offertes par l’EPUB 3.0 grâce à l’HTML5 ou le CSS 2.1 ou 3 pour seulement utiliser du multimédia, c’est passer à côté du livre. Rien n’est plus agaçant que d’être inondé de popup, sons, vidéo aux cours d’un voyage sur le web… Il est facile d’imaginer l’agacement de ce genre d’intrusion dans la lecture d’un article. Aussi je pense qu’il convient de peser le pour et le contre du document multimédia que l’on veut intégrer dans un ouvrage et surtout le « plus » qu’il peut apporter par rapport au texte…

Quelques principes généraux :

  1. Enrichissement = intelligence
    L’enrichissement ne doit pas être pensé comme un élément rapporté mais comme une « unité documentaire » qui complète intelligemment le texte. Mais il en est de même que pour une classique illustration.
  2. Des médias choisis…
    Il faut choisir ses médias. Mieux vaut que quelques enrichissements utiles que d’être envahi par des éléments inutiles, définissant le livre comme étant un livre gadget, donc inutile.
  3. Du sens et de la simplicité avant tout 
    Pensez simplement : ce n’est pas le niveau technique d’un média qui fait sa richesse, c’est son sens ! Une image peut être plus riche qu’une vidéo dynamique.
    Ainsi faire en sorte que tout soit facile d’accès, clair… Il ne faut pas être obligé de réaliser un mode d’emploi pour se servir du livre… celui-ci doit rester intuitif !
  4. Des médias de qualité
    Abstenez vous de réaliser vous-même vos enrichissements si vous n’y connaissez rien. En effet, pensez au résultat final ! Ou bien faites-vous aider ou faites réaliser vos enrichissements par des pros.
  5. Innover ne veut pas dire intéresser le lecteur
    Innovation n’est pas synonyme d’intérêt : on peut toujours expérimenter, faire des choses époustouflantes, mais en définitive, pourquoi faire ? L’innovation n’est valable que si son contenu a un sens pour l’ouvrage. Attention, il faut expérimenter mais ne pas perdre de vue l’intérêt du lecteur.
  6. Un ouvrage autonome
    Les médias doivent être incorporés dans l’ouvrage comme un vase clos. Pensez que tous le monde ne va pas avoir de connexion web pour récupérer les médias au fur et à mesure de la lecture.
  7. Créer le texte et l’enrichissement en même temps
    On ne doit pas se poser la question d’enrichir le texte, une fois le livre réalisé. Idéalement c’est au fur et à mesure de l’élaboration du texte que l’enrichissement doit être pensé.
  8. Gameplay ?
    Si ce concept provient du monde du jeu vidéo, on peut l’appliquer à l’édition numérique, certes, pas pour tout mais c’est un sujet intéressant. Pensez que vos personnages puissent évoluer au fil de la lecture, se customiser, interagir…
  9. Multiplateforme et compatibilité
    Un livre enrichi ou non doit être déconnecté de son environnement technique, c’est à dire de l’outil qui va le lire. Faire le choix du format ePUB c’est faire ce choix. Les liseuses qui ont fait le choix des formats propriétaires restreignent le lecteur… ou plutôt réduisent le nombre de leur lecteurs.
  10. Prendre le temps de tout maitriser
    L’édition numérique, ou plutôt créer un livre numérique, fait appel à une vaste palette de métier différents. L’idéal est de maitriser l’ensemble des techniques, mais cela prend du temps et il ne faut pas perdre de vue que ce n’est pas parce qu’un développeur a du génie, que l’ouvrage numérique qu’il réalise en aura : développer n’est pas éditer, et éditer n’est pas développer ! Bien sûr on ne peut pas tout maîtriser mais il est nécessaire de comprendre et de connaitre un minimum des techniques et savoirs à mettre en oeuvre.

Un petit exemple d’ouvrage numérique… enrichi