Kobo tacle Amazon
Kobo Inc, racheté par le japonais Rakuten, vient de tacler le géant Amazon dans son conflit avec les éditeurs. En effet, Kobo, par l’intermédiaire de son président Michael Tamblyn, accuse Amazon de mettre la notion de profit bien au dessus de l’intérêt des clients. En ligne de mire, les récentes manoeuvre d’Amazon comme l’arrêt des précommandes sur les livres d’Hachette, les retards de livraison ou encore l’arrêt des réductions… qui selon lui privent les consommateurs de leur choix et qui aurait pu entrer dans les négociations entre Amazon et Hachette.
Michael Tamblyn ne prend pas parti mais ne suppose pas non plus que la baisse des prix de l’e-book imposée par Amazon à 9.99 $ pourrait profiter au consommateur.
La stratégie intransigeante d’Amazon ne parvient pas à fournir des bénéfices.Amazon affiche une perte de 126 millions de dollars au deuxième trimestre. Amazon a refusé de commenter les dires de Michael Tamblyn, jeudi, mais un blog officiel de l’équipe Amazon a appelé à l’éditeur du livre français à réduire la plupart de ses prix d’e-book à US $ 9.99 dans le but d’augmenter les ventes :
« Il n’y a pas d’impression, pas de sur-impression, pas besoin de prévoir, aucun retour, pas de ventes perdues, pas de frais d’entreposage, pas de frais de transport, et il n’y a pas de marché secondaire… L’e-book peut être et devrait être moins cher, a déclaré Amazon.
Le lundi, le directeur général de Hachette Michael Pietsch a riposté par lettre qui dénonce que ces actions punitives n’étaient pas nécessaires, le différend a commencé parce que Amazon recherche plus de profit et veut encore plus de parts de marché, au détriment des auteurs, des librairies, et nous-mêmes. »
Concernant Kobo, il faut savoir que lui aussi nage dans un différent sur les prix propre aux e-book au Canada.
En Mars, Kobo et son ancien propriétaire, Indigo Books & Music Inc., ont contesté un accord conclu par le Bureau de la concurrence du Canada et quatre grands éditeurs de livres électroniques. visant à supprimer les rabais dans le commerce de détail. Dans son appel, ils font valoir que ce serait pour Kobo un «préjudice irréparable» si la décision signée le 7 février par Hachette Book Group, HarperCollins, Macmillan et Simon Schuster n’était pas annulée.
L’accord visait à faire baisser les prix de matériel de lecture numérique de 20% à l’avantage des consommateurs en supprimant les clauses des contrats de distribution qui interdisent la vente au rabais et la fixation des prix entre les détaillants.
Kobo a fait valoir ses contrats avec les éditeurs seraient « fondamentalement modifiée » et qu’il ne supporterait pas les pertes financières qui seraient engendrées. De ce fait, cet « affaiblissement de l’activité de Kobo peut finalement entraîner sa sortie du marché canadien ou de réduire de manière significative ses activités au Canada», a déclaré chef de la direction Indigo Heather Reisman, et en conséquence, « Amazon va acquérir une position de monopole ou quasi-monopole pour la fourniture de livres électroniques au Canada».
Pour M. Tamblyn il ne s’agit pas d’un problème lié au concept de vente au rabais, a-t-il déclaré jeudi, mais d’un problème de modèle économique utilisé par les éditeurs et les détaillants et qui assure un niveau durable de la concurrence.